PENSER L’APRÈS, POUR MIEUX VIVRE LE PRÉSENT
« Penser l’après » est une stratégie mentale redoutablement efficace pour traverser les épreuves de la vie en nous aidant à mieux vivre le présent lorsque celui-ci est difficile, anxiogène. Aujourd’hui, nul ne peut prévoir l’avenir : comment sera l’après ? Dans cette incertitude, dans cet immobilisme forcé, notre seule zone de pouvoir réside dans notre façon de nous représenter ce que nous vivons et de nous relier à l’après que nous désirons.
Deux exemples extrêmes
Octobre 1942 : Viktor Frankl et toute sa famille sont déportés dans les camps nazis. Ses parents et son épouse y périront. Alors qu’il est régulièrement torturé jusqu’à l’évanouissement, il se voit donner des cours dans un amphithéâtre, devant des étudiants en psychologie, sur le sens de ce qu’il vit. Cette vision l’aidera à supporter l’insupportable et à survivre jusqu’à la libération en août 1945.
Le 26 avril 2003 : Aron Ralston, un alpiniste chevronné de 27 ans tombe dans une faille dans les gorges de l’Utah. Un rocher se détache de la paroi et lui coince la bras. Il restera 127 heures (plus de 5 jours), seul, sans eau ni nourriture. Après de nombreuses tentatives et beaucoup de créativité pour trouver des moyens de se libérer de sa pierre, c’est la vision de son fils à naître qui va lui donner la force et le courage de s’amputer le bras.
Des exemples au quotidien
Ces deux exemples extrêmes illustrent la puissance du mental utilisée positivement. Nous en avons déjà tous fait l’expérience : la femme enceinte dont la grossesse ou l’accouchement se passe mal, le sportif qui souffre pendant ses entraînements, l’étudiant qui prépare un concours ou un examen, l’employé(e) consciencieux(se) qui termine un dossier le soir ou le week-end en imaginant la satisfaction de son client ou de son manager, le chef d’entreprise qui ne compte plus ses heures pour trouver des solutions durant les périodes de crise. En fin de compte, nous nous connectons au futur chaque fois que nous avons un objectif professionnel ou un projet personnel (un voyage, une fête, un repas, un achat).
Choisir consciemment ses pensées pour se faire du bien
Aujourd’hui, certaines personnes vivent dans la peur, l’anxiété. Elles se font du souci pour elle-même ou pour leurs proches, pour leur emploi, elles redoutent des pénuries. D’autres personnes vivent dans la frustration, la colère. Elles pensent à tout ce qu’elles ne peuvent plus faire, tout ce qui leur manque. Ces pensées sont néfastes voire toxiques. A la place, il est préférable de se connecter au futur que nous souhaitons.
Mise en pratique
Pensez à cinq situations que vous voudrez vivre une fois la pandémie passée. Cela peut être serrer dans vos bras des proches en bonne santé, partir en voyage, réaliser des activités sans masque : retourner à la salle de gym ou dans votre restaurant favori, aller chez l’esthéticienne, le coiffeur ou le barbier, faire la fête avec vos amis, retrouver vos collègues et le confort de travail de votre bureau. Choisissez les cinq situations qui vous apporteront le plus de plaisir, de satisfaction, de joie.
Imaginez que chaque doigt représente une situation. Chaque jour, faites une évocation multisensorielle de cette situation désirée : imaginez les sons environnants (vous pouvez vous aider avec fonds sonores YouTube), fermez les yeux et créez une représentation mentale de ce que vous verrez, imaginez les sensations corporelles, comme si vous y étiez, adoptez la posture et ouvrez-vous à l’expérience, prenez conscience de la respiration que vous aurez dans cette situation et APPRECIEZ ce moment. Faites le durer autant que nécessaire pour permettre à votre corps de fabriquer sa D.O.S.E. d’hormones et neurotransmetteurs du bonheur (Dopamine – Ocytocine – Sérotonine – Endorphine : voir formation « Rester positif malgré tout »).
Chaque jour, faites cet exercice en appuyant le doigt correspondant à la situation contre un point situé au centre de votre poitrine. Vous pourrez maximiser les sensations ressenties pendant cet exercice en vous y entraînant plusieurs fois en imaginant des situations différentes ou similaires.
Penser l’après est comme tisser un fil qui nous relie au futur désiré et qui nous guide vers cet à venir.
« L’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre »
Antoine de Saint Exupéry